Les plantes sont utilisées à des fins thérapeutiques depuis la nuit des temps. Elles sont exploitées sous toutes leurs formes mais il y en a une qui se démarque : l’huile essentielle, principalement utilisée en aromathérapie. Malgré leur grand succès, peu d’entre nous savent comment les huiles essentielles sont extraites des plantes aromatiques. Découvrez donc les différents procédés pouvant entrer en jeu dans ce processus qui aboutit sur notre bien-être.
Qu’est qu’une huile essentielle ?
L’huile essentielle est un extrait liquide que l’on obtient à partir d’une plante aromatique. Elle peut être présentée comme la quintessence de la plante dans la mesure où les principales substances actives sont concentrées dans ce liquide. Les propriétés de la plante concernée sont donc présentes dans son huile essentielle.
L’extraction des huiles essentielles est strictement encadrée. Selon l’AFNOR, elle doit se faire par distillation sèche, via un procédé physique d’entraînement à la vapeur d’eau ou par le biais d’une autre méthode permettant de libérer les essences des plantes sans les dénaturer.
Distillation à la vapeur d’eau
La distillation à la vapeur d’eau est la technique la plus utilisée pour l’extraction des huiles essentielles. La matière végétale (feuille, bois, racine…) est placée dans l’alambic. On fait ensuite passer de la vapeur d’eau à travers, ce qui provoque la libération des molécules suite à l’ouverture des cavités de la plante.
Il est primordial de bien gérer la température et de la contrôler régulièrement afin que la matière traitée ne brûle pas mais aussi pour éviter la dénaturation de l’huile qui en est extraite.
L’huile essentielle est concentrée dans la vapeur qui est minutieusement redirigée à travers un serpentin où la vapeur se liquéfie. L’eau et l’huile se séparent, ce qui permet de récupérer une huile essentielle d’excellente qualité.
Extraction par solvant (la macération et l’enfleurage)
Certaines plantes comme le jasmin et la jacinthe ne tolèrent pas la chaleur. Il est donc impossible d’utiliser la distillation à la vapeur pour en extraire l’huile essentielle. Afin d’y remédier, on utilise des solvants (méthanol, hexane, éther…). Les méthodes sont extrêmement efficaces, l’huile essentielle qui en résulte étant très concentrée. En revanche, les procédés sont sujets à polémique. Les consommateurs craignent en effet que les huiles essentielles qu’ils utilisent portent les traces des solvants utilisés.
La macération est un procédé qui consiste à tremper la matière dans de l’huile préalablement chauffée. Sous l’effet de la température, les membranes cellulaires du végétal rompent, ce qui en libère la quintessence. A l’issue de cet éclatement, l’huile est clarifiée puis on procède à sa décantation.
On parle d’enfleurage pour désigner une méthode par laquelle les pétales de fleurs sont disposées sur de la matière grasse purifiée (d’origine animale ou végétale). Ce contact doit être maintenu pendant plusieurs jours, après quoi le mélange de graisse et de pétales est pressé. A ce stade, on obtient une substance huileuse fortement concentrée en arômes. Elle est rincée à l’alcool qui va progressivement s’évaporer, ne laissant que l’huile essentielle. C’est le processus le plus courant dans l’industrie de la parfumerie française.
L’extraction par expression (ou pression à froid)
Cette méthode d’extraction s’applique principalement aux agrumes (citron, bergamote, mandarine…). Elle consiste à briser l’épicarpe, c’est-à-dire l’enveloppe extérieure du fruit. On n’obtient pas une huile essentielle mais une essence.
Cette technique se fait à froid. Le fruit et plus précisément le zeste est soumis à une forte pression. A l’origine on utilisait un pressoir mais de nos jours, c’est une presse hydraulique ou une machine dotée d’une technologie plus aboutie mais produisant les mêmes effets qui est utilisée.
L’extraction par CO2 supercritique
La technique est beaucoup plus récente et elle engendre des dépenses importantes. En revanche, le résultat est de très haute qualité. Le principe s’inspire de la méthode d’extraction par solvant mais en utilisant le dioxyde de carbone plutôt que les solvants classiques.
La matière végétale est placée dans des paniers dotés de filtres qui sont ensuite disposés dans des extracteurs. Le gaz carbonique circule dans ce dispositif au moyen d’une pompe intégrée. Lorsque le CO2 atteint son état supercritique (température de 31°C à 33°C), il est à la limite de son état gazeux et de son état liquide.
L’huile essentielle se dissout dans le gaz carbonique à l’état supercritique. Le CO2 étant inerte, il n’y a aucun risque qu’il provoque une quelconque interaction chimique avec les huiles extraites ainsi obtenues.
Cette technique se révèle pratique et efficace pour préserver les huiles essentielles fragiles, exigeant d’être extraites à basse température pour éviter la dénaturation.
Les autres procédés d’extraction des huiles essentielles
Les huiles essentielles peuvent aussi être extraites par percolation. De la vapeur est propulsée de haut en bas sur la matière végétale traitée. C’est un procédé qui offre l’avantage de la rapidité et qui permet d’obtenir des huiles essentielles de très bonne qualité. L’huile en question est fortement chargée en arômes. Cependant, elle porte aussi les traces de substances non volatiles.
La distillation à l’eau (et non à la vapeur) s’inscrit également parmi les techniques les plus connues. Pour le coup, les végétaux sont complètement immergés dans de l’eau que l’on amène à ébullition par chauffage continu de l’alambic. On obtient une substance condensée qui doit prendre le temps de refroidir complètement afin que l’huile essentielle se sépare de l’eau. L’eau résiduelle peut être exploitée en gastronomie, en cosmétique ou encore à des fins thérapeutiques. Elle est alors désignée sous différentes appellations : eau florale d’oranger, hydrolat de rose, hydrosol de lavande, etc.
Les parfumeurs utilisent parfois l’extraction par solvants volatils organiques. Les plantes aromatiques sont disposées dans de grandes cuves en acier et subissent une série de lavages exploitant les solvants qui sont décantés puis filtrés. Après l’évaporation des solvants richement chargés en arômes, il reste une substance pâteuse : la concrète. Cette dernière est lavée dans de l’alcool à plusieurs reprises, aboutissant sur l’obtention d’une “absolue”.
Extraire les huiles essentielles est un long processus qui demande une parfaite connaissance des plantes et une maîtrise impeccable des procédés existants. Comme vous l’aurez constaté, certaines matières végétales sont plus exigeantes et ne sont donc compatibles qu’avec certaines techniques d’extraction. Pour être sure d’acheter des huiles essentielles de qualité, renseignez-vous sur ses méthodes d’extraction.